Trois chanteurs et un pianiste vous présentent un portrait musical et humoristique de l’amour au travers de l’opérette des années folles !
De la passion dévorante au romantisme débridé, de la feinte pruderie aux déclarations les plus osées, les compositeurs d’opérette des années 1920 et leurs librettistes prennent un malin plaisir à mettre leurs personnages dans des situations plutôt cocasses.
Les grands compositeurs du genre, Yvain, Messager, Christiné, Moretti, Scotto,… viennent tous de la tradition classique. Le genre de l’opérette à cette époque est très liée au Caf’ Conc’, et ensuite au Music-Hall. Beaucoup d’airs tirés de ces opérettes deviennent des chansons isolées, enregistrées par les artistes en vogue: Mistinguett, Maurice Chevalier, Tino Rossi, Pauline Carton, Yvonne Printemps,…
Au milieu de la Première Guerre Mondiale, les alliés américains introduisent le jazz en Europe. Les compositeurs d’opérette intègrent cette nouvelle musique à la mode dans leurs partitions. La valse n’en est pas mise au placard pour autant, mais elle partage maintenant l’affiche avec le fox-trot, le charleston et le one-step.
Pas d’opérette à succès sans livret et « lyrics » de qualité ! Et le maître en la matière est sans aucun doute Albert Willemetz. La poésie et l’humour de ses vers, mais aussi son regard lucide et piquant sur ses contemporains et l’organisation de la société en font la coqueluche des compositeurs de l’époque. Auteur de plus de 90 revues, d’une centaine d’opérettes, de 3000 chansons dont les grands succès Mon homme, Est-ce que je te demande si ta grand’mère fait du vélo ?, Félicie aussi,… il travaille régulièrement avec son ami de toujours, Sacha Guitry.
L’opérette est le reflet moqueur et ironique de l’époque à laquelle elle est composée. Les folles années de l’Entre-Deux-Guerres sont marquées par le combat des femmes pour le droit de vote, leur indépendance matérielle, le droit à accéder au savoir et à disposer de leur corps. Ainsi, sur scène, la femme passe au premier plan : elle mène les hommes par le bout du nez, revendique son indépendance financière et intellectuelle, elle est vendeuse ou secrétaire le jour, et joyeuse cocotte ou meneuse de revue la nuit, non plus par nécessité, mais par envie. Elle assume ses désirs, les messieurs n’ont plus l’exclusivité du premier pas, et ce n’est pas toujours pour leur déplaire…
« L’opérette est une fille de l’opéra-comique ayant mal tourné, mais les filles qui tournent mal ne sont pas toujours sans agrément » - Camille Saint-Saëns
Samedi 31 octobre 2015 - 20:30
Théâtre Quintaou, ANGLET